Cancer des ovaires

LES BASES A CONNAITRE

Généralités

Le cancer de l’ovaire concerne principalement les femmes âgées de plus de 45 ans avec un âge moyen d’apparition autour de la soixantaine. Il est très meurtrier mais traité précocement, le taux de guérison avoisine les 90% à 5 ans.
Dans la plupart des cas, le cancer ovarien commence son développement au niveau des cellules situées à la surface de l’ovaire. Cela s’appelle un adénocarcinome. Cependant, le cancer de l’ovaire peut également se développer dans les cellules à l’origine de la production des ovules. Cela se nomme alors une tumeur d’origine germinale.

Le cancer de l’ovaire est le cinquième cancer féminin après les cancers du sein, du côlon, de l’utérus et de l’estomac. C’est un cancer silencieux et récidivant qui impose une plus grande vigilance.

Avec 3 500 décès chaque année, le cancer de l’ovaire est le cancer gynécologique le plus meurtrier après le cancer du sein. Pourtant, lorsque le diagnostic est précoce, les chances de guérison sont de 90% à cinq ans. Seul problème, il n’existe pas de dépistage du cancer ovarien à un stade précoce. Du coup, dans 60% des cas, lorsque le cancer de l’ovaire est diagnostiqué, il l’est à un stade avancé.

Données médicales

L’ovaire est entouré d’une enveloppe, elle peut présenter en surface des cicatrices blanchâtres qui correspondent aux ovulations passées. Neuf fois sur dix, c’est à partir des cellules qui composent la surface de l’ovaire que le cancer ovarien se développe, c’est ce qu’on appelle un adénocarcinome. Plus rarement, le cancer peut naître à partir de cellules impliquées dans la production des ovules. On parle alors de tumeur d’origine germinale.

Le cancer ovarien a aussi une particularité génétique. 6 à 10% des cas sont liés à une mutation de certains gènes. Une mutation signifie qu’il s’est produit un changement dans ces gènes, qui va perturber le fonctionnement normal des cellules. Elles ont alors plus de risque de se multiplier de façon anarchique d’où un risque élevé de cancer de l’ovaire ou du sein.

Les signes cliniques

L’âge moyen de survenue du cancer de l’ovaire est de 60 ans, mais il peut aussi atteindre des femmes jeunes. Les symptômes du cancer de l’ovaire sont des troubles digestifs (ballonnements, nausées, transit perturbé, perte d’appétit, douleur à l’estomac), la fatigue et l’amaigrissement. Peuvent aussi survenir des saignements gynécologiques en dehors des règles, des envies fréquentes d’uriner, des douleurs dans le bas ventre voire une sensation de pesanteur.

Cela est dû à des symptômes peu fréquents, frustes, non spécifiques (gynécologiques, mais aussi digestifs) et évoluant le plus souvent à bas bruit. Les tumeurs ovariennes sont donc le plus souvent de découverte fortuite lors d’une échographie, d’un examen radiologique ou examen gynécologique réalisé à titre systématique.

Les principaux symptômes révélateurs d’un cancer de l’ovaire sont :

  • Une sensation de gêne ou de pesanteur pelvienne (bas du ventre)
  • Des règles irrégulières
  • Une constipation, une perte d’appétit, ballonnements, douleurs à l’estomac
  • Des troubles urinaires

Ces symptômes sont souvent d’apparition brutale puis évoluant sur plusieurs semaines.

Les antécédents familiaux de cancers de l’ovaire sont un facteur de risque de développer la maladie.

Des symptômes avancés

Les symptômes plus nets surviennent généralement lorsque le carcinome a évolué. Cela est notamment dû au fait que la tumeur a beaucoup de place pour grossir pour des raisons anatomiques. À un stade avancé, le cancer de l’ovaire est facile à reconnaître. Le volume de l’abdomen peut augmenter fortement et ce dernier peut être extrêmement tendu en raison de l’épanchement de liquide. On appelle ce liquide une ascite.

Le dépistage du Cancer des ovaires

Pour dépister un cancer de l’ovaire, il faut réaliser une échographie : sus-pubienne, transvaginale ou écho doppler. Si les examens ne donnent pas de résultat concluant, une surveillance renforcée, voire l’ablation préventive des ovaires après 40 ans, reste la seule mesure efficace de prévention.

Avant tout traitement du cancer de l’ovaire, une cœlioscopie est indispensable. Elle vient compléter l’imagerie médicale pour évaluer précisément l’étendue des lésions cancéreuses. Cet examen permettra ainsi de décider ensuite du traitement à proposer au malade.

Trois fois sur quatre, le cancer de l’ovaire est découvert tardivement. Car une lésion tumorale peut se développer lentement sans signes cliniques.

Les marqueurs tumoraux ont-ils augmenté ?

En cas de résultat probant uniquement, il est indiqué d’effectuer un dosage du marqueur tumoral. Il s’agit du marqueur CA 125 En cas de cancer de l’ovaire, la valeur de la protéine CA 125 peut être nettement plus élevée. Une valeur surélevée peut toutefois avoir d’autres causes.

Bien que cette valeur soit un facteur important du diagnostic, elle n’est pas suffisante à elle seule. Si d’autres résultats sont anormaux, comme par exemple présence d’un kyste sur les ovaires, on effectue un calcul du risque qui permet d’évaluer le risque de la patiente de développer un cancer de l’ovaire. Si le risque est surélevé, on discute du traitement à initier et le cas échéant de l’hospitalisation dans un centre de cancérologie.

Le traitement du Cancer des ovaires

Le traitement du cancer de l’ovaire implique forcément une chirurgie. S’il s’agit d’une tumeur primitive, le chirurgien a pour mission d’enlever le maximum de la tumeur. Il est parfois nécessaire d’enlever les ovaires, mais aussi l’utérus et les trompes. La chirurgie est systématiquement associée à une chimiothérapie qui réduit le risque de récidive.

La stratégie thérapeutique repose donc sur la chirurgie, souvent complétée par la chimiothérapie. Mais une chimiothérapie ne peut, à elle seule, éradiquer la prolifération des cellules cancéreuses. Envisagée avant l’intervention chirurgicale, elle vise à réduire le volume de la tumeur. Pratiquée après, elle est administrée dans le but d’éliminer les cellules cancéreuses résiduelles non visibles ou impossibles à retirer.

10 à 15% des tumeurs de l’ovaire sont dites frontières ou “borderline”. À mi-chemin entre tumeurs bénignes et malignes, elles représentent un danger moins grave et sont traitées avec efficacité par la chirurgie seule.

La récidive après un cancer de l’ovaire après traitement est très importante, surtout dans les 18 mois qui suivent la fin du traitement. Pour lutter contre les rechutes, les chercheurs ont expérimenté un vaccin visant à renforcer les défenses immunitaires de l’organisme.

Si les premiers résultats étaient encourageants, ils n’ont pas été confirmés par la suite.

D’autres stratégies sont proposées, comme la chimiothérapie péritonéale qui consiste à réaliser un bain de chimiothérapie dans la cavité péritonéale ou le CHIP (chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale), combinant chirurgie et bain de chimiothérapie.

Les statistiques d’état sur le Cancer des ovaires

En France, pour l’année 2018, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer des ovaires était de 5 193 et le nombre estimé de décès par cancer de l’ovaire de 3 479.

À retenir : survie nette standardisée à 5 ans de 43% pour les cas diagnostiqués en 2010-2015 ; Amélioration de la survie nette standardisée à 5 ans de 14 points de pourcentage en 25 ans (de 3

En France, pour l’année 2018, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer de l’ovaire était de 5 193 et le nombre estimé de décès par cancer de l’ovaire de 3 479.

À retenir : une survie nette standardisée à 5 ans de 43% pour les cas diagnostiqués en 2010-2015 ; Amélioration de la survie nette standardisée à 5 ans de 14 points de pourcentage en 25 ans (de 33% en 1990 à 47% en 2015) ; Amélioration de la survie nette à 1 an chez les femmes de 70 et 80 ans, mais peu de progression à 5 ans de 1990 à 2015 ; Amélioration de la survie nette à 5 ans chez les femmes de 50 et 60 ans (+15 à 19 points de % de 1990 à 2015) ; Peu d’évolution de la survie nette à 10 ans : moins de 8 points de % d’augmentation entre 1990 et 2010 quel que soit l’âge ; Après 5 ans de suivi, le taux de mortalité en excès est faible pour tous les âges.

Auteur : Trétarre Brigitte, Mounier Morgane, Arveux Patrick, Lecoffre Camille, Lafay Lionel, Coureau Gaëlle

3% en 1990 à 47% en 2015) ; Amélioration de la survie nette à 1 an chez les femmes de 70 et 80 ans, mais peu de progression à 5 ans de 1990 à 2015 ; Amélioration de la survie nette à 5 ans chez les femmes de 50 et 60 ans (+15 à 19 points de % de 1990 à 2015) ; Peu d’évolution de la survie nette à 10 ans : moins de 8 points de % d’augmentation entre 1990 et 2010 quel que soit l’âge ; Après 5 ans de suivi, le taux de mortalité en excès est faible pour tous les âges.

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